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superbe que M. Beugnot avait la bonté de lui offrir. Il se retira en Italie. Il y mena une vie heureuse jusqu’en 1821 puis l’arrestation des carbonari par une police imbécile l’obligea à quitter le pays, quoiqu’il ne fut pas carbonaro. La méchanceté et la méfiance des Italiens lui avaient fait repousser la participation aux secrets disant à ses amis : comptez sur moi dans l’occasion.

En 1814, lorsqu’il jugea les Bourbons, il eut deux ou trois jours de noir. Pour le faire passer il prit un copiste et lui dicta une traduction corrigée de la vie de Haydn, Mozart et Métastase, d’après un ouvrage italien, un volume in-8o, 1814.

En 1817, il imprima deux volumes de l’histoire de la peinture en Italie, et un petit voyage de trois cents pages en Italie.

La Peinture n’ayant pas de succès il enferma dans une caisse les trois derniers volumes et s’arrangea pour qu’ils ne parussent qu’après sa mort.

En juillet 1819, passant par Bologne, il apprit la mort de son père. Il vint à Grenoble où il donne sa voix au plus honnête homme de France, au seul qui pût encore sauver la religion, à M. Henri Grégoire. Cela le mit encore plus mal avec la police de Milan. Son père devait, sui-