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Napoléon et le prince de Neufchâtel, M. B. vit de près plusieurs rouages de cette grande machine. Il fut employé à Brunswick en 1806, 1807 et 1808 et s’y distingua. Il étudia dans cette ville la langue et la philosophie allemande, en conçut assez de mépris pour Kant, Fichte, etc., hommes supérieurs qui n’ont fait que de savants châteaux de cartes.

M. B. revint à Paris en 1809, et fit la campagne de Vienne en 1809 et 1810.

Au retour, il fut nommé auditeur au Conseil d’État et inspecteur général du mobilier de la Couronne. Il fut chargé en outre du Bau de la Hollande à l’administration de la liste civile de l’Empereur. Il connut le duc de Frioul. En 1811, il fit un court voyage en Italie, pays qu’il aimait toujours depuis les trois ans qu’il y avait passés dans sa jeunesse. En 1812, il obtint, après beaucoup de difficultés de la part de M. de Champagny, duc de Cadore, intendant de la maison de l’Empereur, de faire la campagne de Russie. Il rejoignit le quartier général près d’Orcha le 14 août 1812. Il entra à Moscou le 14 septembre avec Napoléon et en partit le 16 octobre avec une mission. Il devait procurer quelque subsistance à l’armée, et c’est lui qui a donné à l’armée au retour, entre Orcha et Bobr, le seul morceau de