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Je n’avais pas assez d’esprit pour la comprendre. Je regardais souvent cette vieille comtesse à cause des charmantes robes de Victorine qu’elle portait. J’aime à la folie une robe bien faite, c’est pour moi la volupté. Jadis, Mme  N.-C.-D. me donna ce goût, lié aux souvenirs délicieux de Cideville.

Ce fut, je crois, Mme  Baraguey-d’Hilliers qui m’apprit que l’auteur d’une chanson délicieuse que j’adorais et avais dans ma poche, faisait des petites pièces de vers pour les jours de naissance de ces deux vieux singes : MM. de Jouy et Arnault et de l’effroyable Mme  Davilliers. Voilà ce que je n’ai jamais fait, mais aussi je n’ai pas fait Le roi d’Yvetot, Le Sénateur, La Grand’mère.

M. de Béranger, content d’avoir acquis en flattant ces magots, le titre de grand poète (d’ailleurs si mérité) a dédaigné de flatter le gouvernement de Louis-Philippe auquel tant de libéraux se sont vendus.