Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heures du soir le jour de la bataille de la Moskova (7 septembre 1812) : « Mais cette diable de bataille ne finira donc jamais ! » Widmann ou Miglissini me le dirent le lendemain.

Aucun des Français si braves, mais si affectés que j’ai connus à l’armée alors, par exemple le général Caulaincourt, le général Monbrun, etc., n’aurait osé dire un tel mot, pas même M. le duc de Frioul (Michel Duroc). Il avait cependant un naturel bien rare dans le caractère, mais pour cette qualité comme pour l’esprit amusant, il était bien loin d’Andréa Corner.

Cet homme aimable était alors à Paris sans argent, commençant à devenir chauve. Tout lui manquait à trente-huit ans, à l’âge où, quand on est désabusé, l’ennui commence à poindre. Aussi, — et c’est le seul défaut que je lui ai jamais vu, — quelquefois le soir il se promenait seul, un peu ivre, au milieu du jardin, alors sombre, du Palais-Royal. C’est la fin de tous les illustres malheureux : les princes détrônés, M. Pitt voyant les succès de Napoléon et apprenant la bataille d’Austerlitz[1].

  1. 1er juillet 1832. They speak of Lamb who as La Bourdonnays, secretary, and of sweeter de Pastoret.
    Yesterday Mme  Malibran.

    (La lecture de cette note fort mal écrite n’est qu’approximative. N. D. L. É.)