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anglaises avec les dates des jours où je les avais vu jouer.)

Un jour, on annonça qu’on pendait huit pauvres diables. À mes yeux, quand on pend un voleur ou un assassin en Angleterre, c’est l’aristocratie qui immole une victime à sa sûreté, car c’est elle qui l’a forcé à être scélérat, etc. Cette vérité, si paradoxale aujourd’hui, sera peut-être un lieu commun quand on lira mes bavardages.

Je passai la nuit à me dire que c’est le devoir du voyageur de voir ces spectacles et l’effet qu’ils produisent sur le peuple qui est resté de son pays (who has raciness). Le lendemain, quand on m’éveilla, à huit heures, il pleuvait à verse. La chose à laquelle je voulais me forcer était si pénible, que je me souviens encore du combat. Je ne vis point ce spectacle atroce.