Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quelle idée ! Allez-y.

— Être reçu froidement, n’être pas reconnu me ferait beaucoup plus de peine que ne pourrait me faire de plaisir la réception la plus empressée.

— Vous n’avez pas vu MM. Hobhouse, Brougham ?

Même réponse.

M. B… qui avait toute l’activité d’un diplomate, me demanda beaucoup de nouvelles de France. Les jeunes gens de la petite bourgeoisie, bien élevés et ne sachant où se placer, trouvant partout devant eux les protégés de la Congrégation, renverseront la Congrégation et, par occasion, les Bourbons. (Ceci ayant l’air d’une prédiction, je laisse au lecteur bénévole toute liberté de n’y pas croire.)

J’ai placé cette phrase pour ajouter que mon extrême dégoût de tout ce dont je parlais me donna apparemment cet air malheureux sans lequel on n’est pas considéré en Angleterre.

Quand M. B… comprit que je connaissais M. de La Fayette, M. de Tracy :

— Eh ! me dit-il avec l’air du plus profond étonnement, vous n’avez pas donné plus d’ampleur à votre voyage ! Il dépendait de vous de dîner deux fois la semaine chez lord Holland, chez lady A…, chez lady…