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Chaque personne présentée donne une somme fixe pour la livrée ; mais cette rétribution est remise dans les mains de la personne qui présente..... » J’ai vu que rien ne peut être secret à Rome.

Je connais à Paris un homme très-fin, qui, lorsqu’on lui demande quelque renseignement, fait une lieue pour venir le donner de vive voix. Lorsqu’on s’en étonne, il répond froidement : Il ne faut, jamais écrire. Cela est volé aux Romains. Mon prélat me disait que, lorsqu’une affaire se présente, la première question, et c’est la plus longue à décider, est : É un affar da scrivere si o no ?

Je me console de ne pouvoir imprimer ce qu’il y a de politique dans mon journal. J’ai rencontré aujourd’hui un membre du parlement d’Angleterre, M. H., bien autrement en état que moi de traiter cette partie. Ce n’est qu’en Angleterre qu’on peut trouver un jeune homme aimable, avec soixante mille livres de rente, sacrifiant son temps et sa fortune à la passion de connaître la vérité, quelle qu’elle soit. La reconnaissance s’est faite chez un bouquiniste : nous recherchions tous deux les actes imprimés du gouvernement du général Miollis. Il paraît que la même idée est venue à beaucoup de personnes : on nous a vendu cela fort