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féminin. Chez les Grecs, jamais de galanterie ; à chaque instant un amour odieux aux modernes. Quelle idée se formerait de nos arts un habitant d’Otaïti, pour qui tout ce qui tient chez nous à la galanterie serait invisible ?

Pour connaître l’antique, il faut voir et étudier des foules de statues médiocres. Partout ailleurs qu’à Rome et à Naples, cette étude est absolument illusoire. Il faut lire en même temps Platon et Plutarque en entier.

Le plaisant, c’est que nous prétendons avoir le goût grec dans les arts, manquant de la passion principale qui rendait les Grecs sensibles aux arts.

18 mars. — Je ne comprends rien à tout ce que je lis des agréments de la société de Rome dans de Brosses[1] et dans Duclos. Il n’y a pas trace de société. Ce soir, j’ai été réduit à faire un whist avec des Anglais.

Il faut que les droits que chacun porte dans le monde soient tellement assurés par le laps de temps, qu’il y ait de la grâce à jouer avec eux ; l’ennui y force.

  1. 3 vol. in-8°, Ponthieu, an VII (manuscrit volé).
    En 1856, M. R. Colomb a publié la première édition authentique de ces charmantes lettres, 2 vol. in-8°, (Note de Colomb, édit. de 1854.)