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Il pallor della morte e la speranza.
Con questi grandi abita eterno e l’ossa
Fremono amor di patria..........

Le surlendemain, le souvenir de ce que j’avais senti m’a donné une idée impertinente : il vaut mieux, pour le bonheur, me disais-je, avoir le cœur ainsi fait que le cordon bleu.

23 janvier. — J’ai passé toute la journée d’hier dans une sorte de préoccupation sombre et historique. Ma première sortie a été pour l’église del Carmine, où sont les fresques de Masaccio ; ensuite, ne me trouvant pas disposé comme il le faut pour sentir les tableaux à l’huile du palais Pitti ou de la galerie, je suis allé visiter les tombeaux des Médicis, à San Lorenzo ; et la chapelle de Michel-Ange, ainsi nommée à cause des statues faites par ce grand homme. Sorti de San Lorenzo, j’errais au hasard dans les rues ; je considérais, dans mon émotion muette et profonde (les yeux très-ouverts et ne pouvant parler), ces palais bâtis vers 1300 par les marchands de Florence : ce sont des forteresses. Je regardais, tout à l’entour de Santa Maria del Fiore (bâtie en 1293), ces arcades légèrement gothiques, dont la pointe élégante est formée par la réunion de deux lignes courbes (comme la partie