ologne, 9 janvier 1817. — Ce soir
j’ai eu l’honneur de faire la conversation
pendant longtemps avec
S. E. Monseigneur le cardinal Lante. Voudrait-il
me tâter ? Mais, en vérité, à quoi
bon ? Quoi qu’il en soit de la cause de ma
faveur, les manières de Son Éminence dans
la discussion sérieuse sont à peu près celles
d’un conseiller d’État sous Napoléon. Son
Éminence a moins d’importance, plus d’esprit
et plus de gestes. Dès qu’on approche
d’un mensonge nécessaire, un petit sourire
fin et presque imperceptible avertit qu’on
va parler un instant pour la galerie. Dès
le huitième jour, il me dit : « Monsieur,
j’ai remarqué qu’un Français, non militaire,
s’il est allé à la guerre, ne manque pas de
raconter comme quoi il lui est arrivé une
nuit de dormir sur un mort qu’il n’avait
pas aperçu dans la paille, au fond d’une
grange. De même, un Français rencontre-t-il
un cardinal, il ne manque guère de
peindre ce prince de l’Église lui lançant