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amateur délicat ajoute : « Mes alouettes ont quelquefois le matin des falsetti qui me rappellent Marchesi et Pacchiarotti. »

Je passe quatre heures fort agréables avec don Fernando, qui nous déteste, et les bons habitants d’Ischia. Ce sont des sauvages africains. Bonhomie de leur patois. Ils vivent de leurs vignes. Presque pas de trace de civilisation, grand avantage quand le papisme et ses rites font toute la civilisation. Un homme du peuple, à Naples, vous dit froidement : « L’année dernière, au mois d’août, j’eus un malheur » ; ce qui veut dire : « L’année dernière, au mois d’août, j’assassinai un homme. » Si vous lui proposez de partir un dimanche à trois heures du matin, pour le Vésuve, il vous dit, frappé d’horreur : « Moi manquer la sainte messe ! »

Des rites s’apprennent par cœur : si vous admettez les bonnes actions elles peuvent être plus ou moins bonnes : de là l’examen personnel, et nous arrivons au protestantisme et à la gaieté d’un méthodiste anglais.

22 mars. — Que je suis fâché de ne pas pouvoir parler du bal charmant donné par M. Lewis, l’auteur du Moine, chez madame Lusington, sa sœur ! Au milieu des mœurs grossières des Napolitains, cette