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les Autrichiens, et m’a présenté à sa très-jolie femme. Après-demain, je dînerai chez lui avec huit ou dix officiers autrichiens. Cela vaut mieux que la protection de mon ambassadeur.

La cantate du premier jour est de la flatterie du seizième siècle : vers et musique, tout en est assommant. En France, nous savons donner à la flatterie la plus fausse l’air naïf du vaudeville. Je croyais à M. Lampredi assez d’esprit pour suivre cette idée[1]. L’homme de génie en ce genre est Métastase. C’est la plus grande difficulté vaincue que je connaisse. — Je vais au cabinet littéraire. Le Journal des Débats a été arrêté ces jours-ci comme trop libéral (1817).

20 février. — C’est peut-être parce que Naples est une grande capitale comme Paris que je trouve si peu à écrire. Je passe bien mon temps ; mais, grâce au ciel, le soir je n’ai rien à dire de nouveau, et je puis me coucher sans travailler. Je suis reçu chez madame la princesse Belmonte,

  1. C’est l’auteur du seul bon journal littéraire, depuis Baretti, il Poligrafo, Milan, 1811. Sous le nom de littérature, les autres donnent de lourdes dissertations, qui ne passeraient pas l’antichambre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, ou des vers dignes de Berthellemot. (Voyez la Biblioteca italiana, de Milan, journal payé à M. Acerbi par le gouvernement Metternich : c’est tout dire.)