Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

découvrent aujourd’hui, et que la petite vérole dépeuple sans cesse, ils ne portent pas l’inoculation, cette invention bienfaisante tant calomniée par les têtes à perruque de 1756, mais la vaccine, bien supérieure à l’inoculation. Tel était notre rôle en Italie.

L’administration impériale, qui souvent en France étouffait les lumières, en Italie ne froissait que l’absurde ; de là l’immense et juste différence de la popularité de Napoléon en France et en Italie. En France, Napoléon ôtait les écoles centrales, gâtait l’École polytechnique, souillait l’instruction publique, et faisait avilir les jeunes âmes par son M. de Fontanes. La dose de sens commun et de libéralité que M. de Fontanes n’osait ôter aux établissements de l’université impériale eût été encore un immense bienfait pour l’Italie. Dans les pays à imagination, comme Bologne, Brescia, Reggio, etc., plusieurs jeunes gens, ignorant les frottements que le moindre établissement nouveau rencontre en ce monde, et la tête échauffée des utopies impossibles de Rousseau, blâmaient hautement Napoléon, mais sans voir clairement et nettement en quoi il trahissait le pays et méritait Sainte-Hélène. À Florence, au contraire, pays où l’on ne voit jamais que la réalité, le système de