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Nathan confirme tous mes aperçus sur le caractère florentin, qu’il approuve beaucoup ; il se méfie tellement du sort, qu’il regarde toute passion comme un malheur : il a grand’peine à faire une exception pour la chasse. Il est du reste grand partisan de cette doctrine intérieure que Lormea me prêchait à Hambourg : répondre poliment et avec gaieté à tous les hommes, du reste regarder leurs paroles comme un vain bruit ; ne pas souffrir qu’elles produisent le moindre effet sur notre for intérieur, excepté le cas de danger flagrant, comme : « Rangez-vous, voilà un cheval qui s’échappe. » Pour un ami intime, si l’on croit en avoir, on peut faire cette exception : écrire ses conseils, et les examiner un an après, jour pour jour.

Faute de cette doctrine, les trois quarts des hommes se damnent pour des fautes qui ne sont pas même aimables à leurs yeux ; et par elle des hommes assez bornés ont été fort heureux. Elle délivre en peu de temps du malheur de désirer des choses contradictoires.

    son cœur, implore ce fer par qui va finir le cours de ses misères, et sourit à l’approche du dernier moment.

    Au milieu des hasards et de la poussière des combats le héros te défie, les périls l’endurcissent. Le sage t’attend sans pâlir.

    Qu’es-tu donc, ô Mort ? Une nuit impénétrable, un bien, un mal, et tu prends des noms opposés, suivant le dernier sentiment qui fait battre ce cœur expirant.