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ments en bois et en papier mâché imitant le marbre, qui sont du goût le plus noble et d’une beauté frappante. Napoléon avait établi ici une école dell ornato et une école de gravure, qui ont rempli le but de ce grand roi.

Le caractère de la beauté en Italie, c’est le petit nombre des détails et, par conséquent, la grandeur des contours (je supprime ici quatre pages de philosophie, peu intelligibles pour qui n’aime pas la peinture avec passion).

Je trouve que le casin de San Paolo inspire le respect. Les palais de nos ministres ont l’air d’un boudoir surdoré ou d’une boutique fort élégante. Rien de plus convenable, quand le ministre est un Robert Walpole, achetant des votes et vendant des places. Cette physionomie de l’architecture d’un bâtiment, qui inspire un sentiment d’accord avec sa destination, s’appelle le style. Comme la plupart des bâtiments doivent faire naître le respect et même la terreur, par exemple une église catholique, le palais d’un roi despote, etc., souvent quand on dit en Italie : « Ce bâtiment est plein de style », entendez : « Il inspire le respect. » Les pédants, quand ils parlent de style, veulent dire : « Cette architecture est classique, elle imite le grec, ou du moins une certaine