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de Marengo, et M. Canonica, à qui l’on doit plusieurs théâtres : Carcano, le plus armonico (sonore) de tous, le théâtre Re, etc. J’ai été présenté à quelques riches Milanais qui ont le bonheur de bâtir. Je les ai trouvés sur leurs échelles, passionnés comme un général qui livre bataille. J’ai monté moi-même aux échelles.

J’ai trouvé des maçons remplis d’intelligence. Chacun d’eux juge la façade adoptée par l’architecte. Pour la distribution intérieure, ces maisons m’ont paru inférieures à celles de Paris. En Italie, on imite encore les distributions des palais du moyen âge, bâtis à Florence vers 1350 et ornés depuis par Palladio et ses élèves (vers 1560). L’architecture avait alors pour but de satisfaire à des besoins sociaux qui n’existent plus. Les chambres à coucher des Italiens me sembleraient la seule chose à conserver ; elles sont élevées, fort saines et le contraire des nôtres.

Les quatre cents propriétaires du casin de San Paolo viennent de dépenser un argent fou pour orner leur palazzo. La salle de bal, qui est toute neuve et magnifique, m’a semblé plus vaste que la première salle du Musée du Louvre. Ils ont employé les meilleurs peintres, ce qui n’est pas beaucoup dire, pour peindre le plafond. En revanche, il y a des orne-