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demie en hiver, et à huit heures et demie en été ; ensuite grand ballet sérieux, une heure et demie ; après le ballet vient le second acte de l’opéra, trois quarts d’heure ; enfin, un petit ballet comique, ordinairement délicieux, et qui vous renvoie chez vous, mourant de rire, vers les minuit et demi, une heure. Quand on a payé son billet quarante sous, ou que l’on est entré pour trente-six centimes, on va se placer dans un parterre assis, sur de bonnes banquettes à dossier, très-bien rembourrées : il y a huit à neuf cents places. Les gens qui ont une loge vont y recevoir leurs amis. Ici, une loge est comme une maison, et se vend vingt à vingt-cinq mille francs ; le gouvernement donne deux cent mille francs à l’impresario (l’entrepreneur) ; l’impresario loue à son profit le cinquième et le sixième rang de loges, qui lui valent cent mille francs : les billets font le reste. Sous les Français, l’entreprise avait les jeux, qui donnaient six cent mille francs à mettre en ballets et en voix. La Scala peut contenir trois mille cinq cents spectateurs. Le parterre de ce théâtre est ordinairement à moitié vide, c’est ce qui le rend si commode.

Dans les loges, vers le milieu de la soirée, le cavalier servant de la dame fait ordinairement apporter des glaces ; il y a