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de drôles d’exemples) ; un duc de Presbourg donc aime sa pupille ; mais elle est mariée en secret à un jeune officier (Bonoldi) protégé par le premier ministre. Ce jeune officier ne connaît pas ses parents : il est fils naturel du duc ; le ministre veut le faire reconnaître. À la première nouvelle que le souverain veut épouser sa femme, il a quitté sa garnison et se présente au ministre alarmé, qui le cache dans un souterrain du château ; ce souterrain n’a d’issue que par le piédestal d’une tête de bronze qui orne la grande salle. Cette tête et le signal qu’il faut faire pour l’ouvrir donnent les accidents les plus pittoresques et les moins prévus ; par exemple, le finale du premier acte, qui, au moment où le duc conduit sa pupille à l’autel, commence par les grands coups qu’un valet poltron, jeté par hasard dans le souterrain, donne contre le piédestal de la tête pour se faire exhumer.

Le déserteur, poursuivi dans les montagnes, est pris, condamné à mort ; le ministre découvre sa naissance au duc. Au moment où cet heureux père est au comble de la joie, on entend les coups de fusil qui exécutent le jugement. Le quatuor qui commence par ce bruit sinistre, et le changement de ton du comique au tragique, seraient frappants, même dans une parti-