unich, 15 septembre. — M. le comte
de *** m’a présenté ce soir à
madame Catalani. J’ai trouvé le
salon de cette célèbre cantatrice rempli
d’ambassadeurs et de cordons de toutes
les couleurs : la tête tournerait à moins.
Le roi est vraiment un galant homme.
Hier, dimanche, madame Catalani, qui
est fort dévote, s’est rendue à la chapelle
de la cour, où elle s’est emparée sans façon
de la fort petite tribune destinée aux
filles de Sa Majesté. Un chambellan, terrifié
de sa hardiesse, et qui est venu
l’avertir de sa méprise, a été repoussé avec
perte. Honorée de l’amitié de plusieurs
souverains, elle croyait, disait-elle, avoir
droit à cette place, etc. Le roi Maximilien
a pris la chose en homme qui a été vingt
ans colonel au service de France. Dans
beaucoup d’autres cours de ce pays, terrible
pour l’étiquette, cette folie pouvait
fort bien conduire madame Catalani au
violon.
ilan, 24 septembre. — J’arrive, à
sept heures du soir, harassé de
fatigue ; je cours à la Scala. — Mon
voyage est payé. Mes organes épuisés
n’étaient plus susceptibles de plaisir. Tout