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Ce dernier conte paraît-il tout à fait incroyable, ou bien le duc de Chaulnes leur semble-t-il un homme à mettre aux Petites-Maisons, et dont la sottise ne peut faire rire et n’est digne que de pitié ? Comme l’Italien ne rit jamais par politesse, il est plus indispensable qu’en France de proportionner le degré de comique de chaque anecdote, ou plutôt le degré de condescendance et de croyance d’un instant, qu’elle réclame, au degré de gaieté et de brio qui règne dans le salon.

J’ai lu tout ce qui précède à M. Gherardi, qui m’a juré que je me trompais entièrement ; que j’avais fait un roman ; que rien au monde ne ressemblait moins aux manières de Bologne.

Que veut-on que fasse un malheureux voyageur ? Prévenir le lecteur et ne rien changer. Puis-je sentir autrement que moi ? « Y a-t-il ici quelque chose contre l’honneur ? ai-je dit à mon mentor. — Je n’y vois rien que contre la vérité. » Rassuré par cette réponse, j’imprime dix ans après avoir écrit. Madame de Pui-

    voici. — Mais, est-il déjà une heure ? » dit le mari. Et il alla consulter une pendule dans la pièce voisine. Après quoi, toujours dans un profond silence, l’abbé se leva, s’habilla et s'en alla avec M. de Chaulnes, « Qui le perça d’un coup de poignard une heure après, ajoute un Italien. — Pas le moins du monde. » Ce mot provoque le sourire de la plus parfaite incrédulité.