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« — Et toujours la porte fermée à double tour, à ouvrir, à vingt pas du lit des parents ?

« — Toujours ; nous avions pris tant de hardiesse que nous passions dans cette chambre comme si nous y étions seuls. Il m’est arrivé de lui baiser la main dans cette chambre, malgré elle, et ce faisant, de renverser le grand crucifix d’ivoire. Une autre fois, le matin, une de ses femmes est venue prendre du linge dans un des tiroirs de l’autel fait en commode, placé dans sa chambre ; j’étais sur l’autel, debout, contre le tableau enfumé. Je ne conçois pas comment cette femme n’a pas levé les yeux et ne m’a pas vu ; il est vrai que j’étais en noir. Peut-être comme donna Lauretta est adorée dans cette maison sévère, la femme de chambre n’a-t-elle voulu rien voir. Peut-être la princesse elle-même nous a-t-elle vu de nuit traversant sa chambre. Considérant les tragédies qui allaient naître si elle disait un mot, elle a trouvé plus sage de se taire ; mais sa physionomie avec moi est celle d’une haine profonde et contenue ; enfin tout est toujours bien allé ; mais, ce matin, j’étais perdu....... »

(Je nuirais à mon livre si j’imprimais la fin de cette histoire.)