Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il est chef. « Un tel livre ici : lui ai-je dit, cela porte à l’esprit d’examen, et sape l’autorité du pape et l’unité de la foi. » Tout le monde comprend ici que le cardinal Consalvi sera remplacé par un ultraïsme furibond ; Pie VII est bien vieux ; mais jamais l’on ne destitue, sous le gouvernement papal, ce qui procure une indépendance qui semblerait incroyable à nos pauvre employés (M. Delandine à Lyon).

M. Bysshe-Shelley, ce grand poëte, cet homme si extraordinaire, si bon et si calomnié, que j’avais l’honneur d’accompagner, me dit que M. Mezzofante parle l’anglais aussi bien que le français. Je vais tous les jours admirer, au musée de la ville, la Sainte Cécile de Raphaël, quelques Francia, et huit ou dix chefs-d’œuvre du Dominiquin et du Guide. Il y a un effet de couleur étonnant dans le martyre du chef d’inquisiteurs saint Pierre, qui, après mille cruautés par lui commises, fut assommé le 6 avril 1252, près de Barlassina. Mais il faudrait vingt pages pour parler dignement de cette admirable école de Bologne, qui, je ne sais pourquoi, est en défaveur auprès des amateurs actuels. Quand la mort a fait commencer la postérité pour un grand homme, que lui importent ces alternatives d’un demi-siècle, pendant lesquelles tantôt il est à la mode, tantôt on