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papier. J’ai remarqué, dans les rues de Correggio, des physionomies de femmes qui rappellent les madones de ce grand peintre.

Plein de ces idées tendres, j’ai passé par Rubiera, dont le château sert de prison au jésuitisme, tout-puissant à Modène. Cette liaison d’idées m’ôtait tout plaisir ; je n’ai pas voulu coucher à Modène : j’ai poussé jusqu’à Samoggia, où je suis arrivé à quatre heures du matin. À partir de Parme, la vue des Apennins, sur la droite, est fort agréable.

Les extrêmes se touchent : le patriotisme et le courage de Reggio à côté du jésuitisme à Modène, et d’un gouvernement…


Bologne, 27 décembre. — Depuis huit jours je ne suis pas d’humeur écrivante. Je pense toujours à Milan. Les événements m’ont gagné, les petits événements de la vie du voyageur, qui ne sont que des sensations, et que, dès le lendemain, il ne saurait plus peindre. Il faut que mes amis de Milan aient écrit de singulières lettres en ma faveur ; on me fait grâce de la moitié du noviciat imposé par la méfiance.