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L’aurora forse le spruzzò de’ misti
Raggi, e godè talora andar torcendo
Con la rosata man lor cave spire.
Una del collo tuo le perle in seno
Educò, verginella ; all’ altra il labbro
Della sanguigna porpora ministro
Splende ; di questa la rugosa scorza
Stette con l’or su la bilancia e vinse, etc.[1]

J’étais venu à Pavie pour voir les jeunes Lombards qui étudient en cette université, la plus savante d’Italie ; j’en suis on ne peut pas plus content. Cinq ou six dames de Milan, sachant que je m’arrêtais à Pavie, m’ont donné des commissions pour leurs fils. Ces jeunes gens, auxquels j’ai bien vite parlé de Napoléon et de Moscou, ont bien voulu accepter un dîner à mon auberge et des places dans la loge que j’ai louée au théâtre des Quatro Cavalieri.

Quelle différence avec les Bürschen de Gottingue[2] ! Les jeunes gens qui rem-

  1. Tout ce que la nature voulut cacher au sein des Alpes et dans les roches les plus élevées, tout ce qui respire dans les airs, sur la terre, ou se joue dans les eaux, une main savante te l’expose dans ces riches compartiments. Le fer imite la chrysolithe et le rubis ; le mercure liquide jaillit de la roche où il naquit ; le funeste arsenic brille d’un feu sombre, et les regards avides de l’homme découvrent au milieu de son sable natif la poudre si pâle qui doit fournir de l’or, etc.

    (On croit traduire des vers latins.)

  2. Je ne pourrais dire sur les Bûrschen que ce qu’on peut trouver dans le Voyage en Allemagne de M. Russell, d’Édimbourg. Les rites de leurs duels montrent combien la sensation du moment est peu de chose en Allemagne. Il est