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relle. Cette folie ne m’a pas quitté de toute la journée. Si l’on admet des miracles, pourquoi, lorsqu’un homme en tue un autre, ne tombe-t-il pas mort à côté de sa victime ?

Enfin, je suis si peu fait pour les sciences sages, qui ne s’occupent que de ce qui est démontré, que rien ne m’a fait autant de plaisir aujourd’hui que la description des cabinets de Pavie, connue sous le nom d’Invito a Lesbia. L’auteur est ce Lorenzo Mascheroni que Monti a immortalisé en décrivant sa mort par les plus beaux vers que le dix-neuvième siècle ait vus naître. Les vers suivants, du géomètre Mascheroni, s’acquitteront mieux que moi de la petite description que je vous dois, puisque je date ma lettre de Pavie :

Quanto nell’ Alpe e nelle aeree rupi
Natura metallifera nasconde ;
Quanto respira in aria, e quanto in terra,
E quanto guizza negli acquosi regni
Ti fia schierato all’ ochio : in richi scrigni
Con avveduta man l’ordin dispose
Di tre regni le spoglie. Imita il ferro
Crisoliti e rubin ; sprizza dal sasso
Il liquido mercurio ; arde funesto
L’arsenico ; traluce ai sguardi avari
Dalla sabbia nativa il pallid’ oro.
Che se ami più dell’ eritrea marina
Le tornite conchiglie, inclita ninfa,
Di che vivi color, di quante forme
Trassele il bruno pescator dall’ onda !