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et tout cela réuni à la beauté la plus fine, la plus attrayante, on trouverait cet ensemble de séductions dans le portrait de madame Bibin Catena.

Quoi de plus frappant que la bellà folgorante de madame Ruge, ou la beauté si touchante et annonçant si bien les combats de la religion et des sentiments tendres de madame Marini ! Quoi de plus séduisant que la bellà Guidesca de madame Ghirlanda qui rappelle les madones du Guide, et indirectement les têtes de Niobé ! Toute la pureté des madones de Sasso Ferrato respire dans le portrait de la dévote madame Annoni. Quoi de plus singulier que ce portrait de Madame N*** ! L’apparence de la jeunesse et de la force animée par une âme violente, passionnée, intrigante comme le cardinal de Retz, c’est-à-dire sans ménagement ni prudence. Cette tête si belle, quoique n’ayant rien d’antique, semble vous poursuivre dans l’atelier du peintre, avec ces yeux vifs et brillants qu’Homère donne à Minerve.

C’est au contraire toute la prudence d’une madame de Tencin, qui fait la physionomie de cette jolie et galante madame Lamberti qui a débuté par avoir un empereur pour amant. Elle flatte toujours et cependant ne paraît jamais sotte.

Mais comment exprimer le ravissement