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à être moral et non pas intrigant et espion, fera que par la suite le gouvernement Metternich à Milan ne sera pas aussi exécré que les Milanais le pensent généralement.

M. de Metternich a pris le statu quo de Milan en 1760 (époque, dit Beccaria, où sur cent vingt mille habitants, il n’y en avait pas quarante qui eussent du plaisir à penser ; la table et la volupté étaient leurs dieux). Le grand ministre autrichien eût dû prendre son statu quo en 1795, à la veille de la conquête par Bonaparte et maintenir la Lombardie dans l’état où elle se trouvait alors. Il avait sous la main des hommes excellents pour ce projet raisonnable : M. le maréchal de Bellegarde, le général Klenau, M. le gouverneur Saurau.

Au lieu de ce projet modéré, qu’on aurait facilité en donnant des places de chambellan à tous les libéraux[1], le gouvernement devient persécuteur, et bientôt la haine sera irréconciliable entre les Autrichiens et Milan. Par la suite, les Milanais réunis aux Hongrois forceront un empereur, dans quelque moment de détresse, à donner les deux chambres. Aujourd’hui tout ce qui est généreux va

  1. Je traduis, ceux que j’ai l’honneur de connaître n’auraient pas accepté.