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a appris à lire depuis 1796. Je m’aperçois tous les jours que les jeunes gens cherchent à me dérober plusieurs détails de mœurs ; les autres ne conçoivent pas qu’il y ait à rougir et me disent tout. La plupart des gens de quarante ans croient à la sainte Vierge et respectent Dieu par prudence, car Dieu aussi peut avoir du crédit. Ici, comme partout, les croyances des enfants viennent de leurs bonnes, qui sont des paysannes. Les nobles sont infiniment moins bien élevés (ce qu’on appelle scial ici), parce que dans leur première enfance leurs parents les voient moins. Un charmant poëme milanais de Carline Porta donne la liste des qualités qui sont nécessaires dans une maison noble, pour être le précepteur de l’héritier présomptif[1]. Quant au véritable père italien de cinquante ans, vous le trouverez peint avec génie dans la comédie de l’Ajo nel imbarazzo, du fameux comte Giraud.

Je suis allé voir, à un quart de lieue de Milan, l’écho de la Simonetta. J’ai tiré le coup de pistolet répété cinquante fois. L’architecture de cette maison de campagne, avec son belvédère au second étage soutenu par des colonnes, m’a plu infiniment.

  1. A la marchesa Paola Travasa
    Vuna di primm damazz de Lombardia.
    (La Nomina del Capellan.)