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métaphysique de l’homme et de la nature. Il y a des gens qui ont pris les devants ; ils ont fait déclarer officielle leur explication et pourraient bien envoyer à la potence le philosophe napolitain. Il n’y a pas encore dix-sept ans qu’appuyés par Nelson, ils se sont donné le plaisir de faire pendre tout ce qui avait de l’esprit à Naples. Quel amiral français a jamais joué le rôle de ce Nelson, qui a une colonne à Édimbourg, le pays de la pensée et de l’humanité ? Les peuples du Nord admirent, outre mesure, la vertu d’exposer sa vie, la seule qui ne soit pas susceptible d’hypocrisie, et la seule que tous comprennent.

Ces sortes de vérités me nuisent beaucoup dans les sociétés prétendues philosophiques et où, cependant, il y a des mensonges à respecter. Je suis mieux venu dans les sociétés de femmes, on y est ennuyeux ou amusant, mais jamais odieux.

M. Confalonieri, homme de courage et qui aime sa patrie, vient souvent dans la loge de M. de Brême. M. Crisostomo Berchetti a fort bien traduit en italien quelques poésies de Bürger. Il est impiegato (il a une place), et le bon sens qu’il porte dans ses vers italiens, tout étonnés de renfermer une idée, pourrait bien le faire destituer. M. Trechi, homme aimable et le plus français que j’aie rencontré en Italie,