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PRÉFACE

l’Ilalie qui ne sont d’ordinaire que des guides, qui parlent uniquement des monuments et se bornent à décrire des tableaux et des statues, Rome, Naples et Florence s’inquiète surtout des habitudes morales et de l’art d’aller à la chasse au bonheur.

L’auteur voit toutes choses à travers ses propres idées et ses préoccupations du moment. Il consent lui-même à n’être pas toujours absolument exact ; il rapporte ce qu’il a cru voir : des apparences. Mais il a confiance en sa perspicacité.

Il découvre dans un pays voluptueux, une aristocratie corrompue, un clergé inquisiteur, une plèbe misérable et superstitieuse et partout le désir de secouer le joug de l’Autriche. Ainsi sommeille et persiste la vieille énergie de l’Italie médiévale.

Pour échapper aux espions, il faut faire mine de se taire et d’être uniquement préoccupé d’amour et de musique. Ce sont là les deux choses que Beyle recherche ouvertement et avant tout dans chacun de ses déplacements. Mais, dans l’isolement des loges, il se fait raconter des anecdotes caractéristiques, car, dit-il : « J’aime à la folie les contes qui peignent les mouvements du cœur humain, bien en détail. »

Quoi qu’en ait dit Faguel qui sans doute l’avait lu un peu hâtivement, Stendhal ne manque point d’idées. Seulement il déteste