il lui était arrivé de découvrir qu’il n’avait
aucun talent pour faire des portraits en
miniature. Il sentait qu’il y avait une
résolution à prendre ; il avait une répugnance
invincible à vivre en faisant sciemment
de mauvaises choses. Il y avait dans
cette âme un fond d’honnêteté méridionale
et passionnée qui eût bien donné à
rire à un véritable Parisien. Dans l’année
qui avait précédé le portrait de madame
Boissaux, l’atelier de Féder lui avait rapporté
dix-huit mille francs. Quoique vivant
publiquement avec une actrice, il passait
pour un jeune homme du meilleur ton.
L’on savait fort bien que Rosalinde ne
dépensait pas un centime pour lui ; mais,
grâce au savoir-faire de cette même Rosalinde,
le public ne bornait pas à cela ses
bontés pour Féder. On le voyait toujours
regrettant avec passion l’épouse qu’il avait
perdue sept ans auparavant, ce qui le
faisait passer pour un fort honnête homme,
et ce renom d’honnêteté passionnée commençait
à remonter jusqu’aux femmes qui
ont un nom et des chevaux.
De plus, on avait découvert qu’il était fort bien né. Si son père, un peu fou, s’était jeté dans le commerce, en revanche, son grand-père était un bon gentilhomme de Nuremberg, et, de plus, Féder avait des sentiments dignes de sa naissance.