la preuve que M. Boissaux avait hérité
de son père d’immeubles francs d’hypothèques,
d’immeubles valant trois millions,
au petit pied, et que la dot de sa femme,
s’élevant à neuf cent cinquante mille francs,
était placée dans diverses entreprises industrielles
à Bordeaux ; et, d’ailleurs, madame
Boissaux avait encore deux oncles assez
riches et sans enfants.
Féder avait disserté complaisamment sur ces détails d’intérieur, peu amusants pour tout autre qu’un amant, et, à l’aide de cette complaisance et de bien d’autres, sa manière d’être avec Valentine n’avait point éveillé la susceptibilité de M. Boissaux ; mais Féder n’avait pas eu le même succès auprès de son ami Delangle. Ce provincial-là avait sans doute ses ridicules. Par exemple, il tenait à faire les affaires avec la rapidité et le coup d’œil d’aigle d’un homme de génie ; il faisait remarquer complaisamment à ses amis qu’il n’avait pas de commis, et on le voyait tenir toutes ses écritures sur des cartes à jouer. Mais, malgré cette affectation-là et bien d’autres, Delangle voyait assez les choses comme elles sont. Six années d’un séjour presque continuel à Paris lui avaient ouvert les yeux. Ainsi l’air ennuyé que donnait à Valentine la société réunie par son mari disparaissait