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LE CHEVALIER DE SAINT-ISMIER

des fenêtres. Le chevalier ne songea plus à la prison, ni à ses duels ; il admira la rare beauté de la jeune personne qui était devant lui debout et un peu interdite. Elle rougit beaucoup cependant, elle regardait le chevalier avec une extrême curiosité.

« On dirait qu’elle me reconnaît », pensa-t-il. Puis il se dit : « Mes habits ne sont pas surchargés d’ornements, comme ceux de ce beau jeune homme que j’ai tué, ils sont à la dernière mode de Paris. Peut-être qu’elle a bon goût et que leur élégance simple lui plaît. »

Le chevalier se sentait pénétré de respect.

« Madame, les ténèbres m’étaient favorables. Elles me laissaient tout mon sang-froid. Permettez, cependant, que je renouvelle ici toutes mes excuses pour l’embarras abominable où mes malheurs vous jettent. »

— Permettez-vous, Monsieur, que les choses qui vous concernent soient connues d’Alix ? C’est une personne de beaucoup de bon sens, qui jouit de toute la confiance de ma mère, et dont les conseils pourront nous être utiles. »

Alix s’approcha après avoir allumé plusieurs bougies et approché, sur un signe de Marguerite, un second fauteuil de