donner à penser aux autres ; ils débitaient mille fables du même genre, que la crédulité populaire accueillait toutes avec empressement.
Le gouvernement français prit possession du palais pontifical, et renvoya successivement tous les cardinaux qui refusaient de prêter le serment de fidélité à l’empereur.
Je dois parler ici d’un incident qui faillit compromettre le succès de l’entreprise. À Monterosi, à vingt-cinq milles de Rome, au moment du relais qui se trouvait tout préparé, grâce à la prévoyance du général, le pape ayant ouvert une des portières de la voiture, le postillon qui avait conduit la voiture depuis Baccano, vint à le reconnaître ; aussitôt, il tomba à genoux en s’écriant : « Saint-Père, votre bénédiction ! je ne suis point coupable ! je ne savais rien de tout cela, autrement j’aurais mieux aimé périr, que de prêter la main à votre enlèvement. » Les postillons qui étaient prêts à monter sur leurs chevaux refusèrent de partir ; la populace se mit à crier : « Saint-Père, votre bénédiction ! nous voulons vous délivrer. » Le général se voyant en danger d’être massacré, ordonna aux gendarmes qui escortaient la voiture, d’éloigner les postillons, et à deux d’entre eux de monter