cipes du latin, parce que je ne pouvais pas entrer dans une école publique, c’est-à-dire au collège de Rome, sans connaître au moins les éléments de cette langue. Je fis fort peu de progrès, grâce aux lenteurs d’une détestable méthode, et à l’habitude de surcharger de sermons et de prières la tête du malheureux écolier. Qu’il ne s’avise pas de faire des questions au-dessus de la portée de ses maîtres ! Réfléchir est un crime, et tout ce qui sort de la bouche des prêtres est article de foi. Je reçus après deux ans d’étude, le premier sacrement ; il fallait s’y préparer par trois mois de pénitence. Après cette cruelle épreuve, je retournai à la maison où mon oncle et sa femme, qui s’inquiétaient fort peu du succès de mes études, tout occupés, disaient-ils, du salut de mon âme, m’embrassèrent les larmes aux yeux, en me félicitant d’être entré si saintement dans les voies de la religion. Mais, hélas ! j’étais sorti de celles de la science, et à mon retour au collège, j’avais entièrement oublié le peu que mes graves professeurs m’avaient enseigné.
Il existait au collège une association religieuse sous le nom de confrérie de Saint-Louis. Tous les jeunes gens qui suivaient les cours étaient obligés, aux jours de fête, d’entendre un sermon le matin, de