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sa chute, accourut pour le relever, et le conduisit aussitôt à l’hospice de la Consolation, pour faire panser sa blessure, et le pauvre enfant gagna une contusion sans cesser d’être boiteux. Après cet épisode nous quittâmes l’église, et notre procession reprit le chemin de la maison en poussant les cris d’usage. À notre arrivée, je demandai humblement à mon oncle pourquoi la Vierge avait souffert que cette innocente créature tombât si rudement, il me répondit : « Pensez-vous, mon fils, que Dieu et la Vierge soient tenus de faire des miracles pour tout le monde ? n’en croyez rien ; pour obtenir de si grandes faveurs, il faut avoir une conscience pure et sans reproche. »

Si je voulais m’étendre sur le chapitre des miracles, plusieurs volumes ne suffiraient pas pour épuiser cette matière. Je n’en citerai qu’un seul : on voit sur la place Pollarola, à Rome, une image qu’on appelle la Madone del Saponaro ; les lampes qui l’éclairent étaient entretenues, disait-on, non pas avec de l’huile, mais avec le lait même de la Vierge, et, pour que le peuple fût la dupe de cette imposture, on avait introduit dans le cristal des lampes une composition blanchâtre. Des prêtres, avec leurs surplis et leurs étoles, prenaient les rosaires que le peuple leur pré-