vanité ; nous volons ce plaisir à la malignité des gens dont nous avons excité l’envie.
Mais fabriquer un personnage comme Fier-en-Fat, ce n’est pas peindre les faiblesses du cœur humain, c’est tout simplement faire réciter, à la première personne, les phrases burlesques d’un pamphlet, et leur donner la vie.
N’est-il pas singulier que Voltaire, si plaisant dans la satire et dans le roman philosophique, n’ait jamais pu faire une scène de comédie qui fît rire ? Carmontelle, au contraire, n’a pas un proverbe où l’on ne trouve ce talent. Il avait trop de naturel, ainsi que Sedaine ; il leur manquait l’esprit de Voltaire, qui, en ce genre, n’avait que de l’esprit.
Les critiques étrangers ont remarqué qu’il y a toujours un fond de méchanceté dans les plaisanteries les plus gaies de Candide et de Zadig. Le riche Voltaire se plaît à couler nos regards sur la vue des malheurs inévitables de la pauvre nature humaine.
La lecture de Schlegel et de Dennis m’a porté au mépris des critiques français, Laharpe, Geoffroy, Marmontel, et au mépris de tous les critiques. Ces pauvres gens, impuissants à créer, prétendent à l’esprit, et ils n’ont point d’esprit. Par exemple, les critiques français proclament