plus considérable à la seconde répétition qu’à la première.
L’absurde, poussé à l’extrême, fait souvent rire et donne une gaieté vive et délicieuse. Tel est le secret de Voltaire dans sa diatribe du docteur Akakia et dans ses autres pamphlets. Le docteur Akakia, c’est-à-dire Maupertuis, dit lui-même les absurdités qu’un malin pourrait se permettre pour se moquer de ses systèmes. Ici, je sens bien qu’il faudrait des citations ; mais je n’ai pas un seul livre français dans ma retraite de Montmorency. J’espère que la mémoire de mes lecteurs, si j’en ai, voudra bien se rappeler ce volume charmant de leur édition de Voltaire, intitulé Facéties, et dont je rencontre souvent dans le Miroir[1] des imitations fort agréables.
Voltaire porta au théâtre cette habitude de mettre dans la bouche même des personnages comiques la description vive et brillante du ridicule qui les travaille, et ce grand homme dut être bien surpris de voir que personne ne riait. C’est qu’il est par trop contre nature qu’un homme se moque si clairement de soi-même. Quand, dans la société, nous nous donnons des ridicules exprès, c’est encore par excès de
- ↑ Le Miroir des Spectacles, petit journal satirique et libéral qui parut de 1821 à 1823, reparut ensuite sous le nom de La Pandore de 1823 à 1825. N. D. L. É.