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RACINE ET SHAKSPEARE

Il me semble que l’on fait plus de plaisanteries à Paris pendant une seule soirée que dans toute l’Allemagne en un mois.

C’est cependant en allemand qu’est écrit le programme concernant le rire. Il s’agit d’en faire connaître la nature et les nuances ; il faut répondre clairement et nettement à cette question ardue : Qu’est-ce que le rire ?

Le grand malheur, c’est que les juges sont des Allemands ; il est à craindre que quelques demi-pensées disséminées élégamment en vingt pages de phrases académiques et de périodes savamment cadencées ne paraissent que du vide à ces juges grossiers. C’est un avertissement que je crois devoir à ces jeunes écrivains simples avec tant de recherche, naturels avec tant de manière, éloquents avec si peu d’idées,

La gloire du distique et l’espoir du quatrain.

Ici il faut trouver des idées, ce qui est assurément fort impertinent. Ces Allemands sont si barbares !

    1914), pp. 138–143. — Enfin Miss Doris Gunnell : Stendhal et l’Angleterre, signale p. 245 que le London Magazine (octobre 1825, pp. 274–277) contient un article où Stendhal explique que « Shakspeare ne fait pas rire comme Molière ». N. D. L. É.