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CHAPITRE II[1]

Le Rire[2]


Que ferez-vous, Monsieur, du nez d’un marguillier ?
Regnard.



Un prince d’Allemagne, connu par son amour pour les lettres, vient de proposer un prix pour la meilleure dissertation philosophique sur le rire. J’espère que le prix sera remporté par un Français. Ne serait-il pas ridicule que nous fussions vaincus dans cette carrière ?

  1. Ce chapitre parut sous ce même titre en janvier 1823 dans Paris Monthly Review. Pour les corrections qu’y apporta Stendhal en le publiant dans sa brochure de la même année, cf. l’article de Miss Doris Gunnell dans Le Divan de novembre–décembre 1920. p. 267. N. D. L. É.
  2. Beyle se préoccupa constamment de la nature du rire et des sources du comique. On trouvera une analyse assez poussée de ses idées à ce sujet dans l’ouvrage d’Henri Delacroix : La Psychologie de Stendhal, pp. 224–234. En plus de ce chapitre inséré dans Racine et Shakspeare, Stendhal est revenu souvent à ces mêmes idées. On en trouvera l’exposé dans : Mélanges d’art et de littérature (1867), chap. I. Essai sur le Rire, pp. 1–30. — Correspondance (édition Paupe et Cheramy), I, pp. 70, 120–122 ; II, 279 et passim.Histoire de la Peinture en Italie (1854), pp. 222–224 (Note). — Molière jugé par Stendhal (publié par Henri Cordier), pp. VI–XII. — La Vie littéraire de Stendhal, par Adolphe Paupe (Champion,