Tracy, son livre sera cependant pour nous de la plus haute utilité.
D’abord son nom seul le fera acheter par toute l’Italie. On peut dire que le nom si justement vénéré du caver Monti va remettre à la mode pour toute l’Italie la grande question de la langue. Or si ce que nous avons dit des dangers de notre pauvre italien est vrai, ce service est le plus grand que l’on pût lui rendre actuellement.
Et ce service ne pourrait lui être rendu que par le plus grand homme de notre littérature. Remercions donc cet homme vraiment illustre d’avoir eu cette heureuse idée.
En second lieu, le recueil de mots discutés par notre grand poète sera nécessairement très supérieur aux prolégomènes philosophiques et critiques dont il a jueé à propos de les faire précéder. Dans ces prolégomènes qui tiennent à l’idéologie, le plus grand poète vivant n’est pas sur son terrain.
Au contraire, dans la discussion relative au sens et à la beauté de chaque mot, il nous fera part des réflexions qu’il a été obligé de faire depuis sa tendre jeunesse en composant ses immortels écrits. Toutes les fois qu’en faisant une terzina, il a hésité pour rendre sa pensée entre deux mots presque synonymes, il s’est déterminé précisément par des réflexions du même genre que celles qu’il va nous donner.
Donc le plus grand service qu’un écrivain quelconque peut rendre à la littérature