d’une partie des avantages de son esprit en attaquant les pédants. Je parie bien qu’ils ne lui en sauront pas gré. Il va être attaqué dans des ouvrages très sobres de pensées, mais remplis en revanche d’une foule d’expressions affectées, de mots affectés, de tournures affectées. Il n’y aura rien de naturel dans leurs ouvrages que la colère contre le téméraire grand homme qui ose proclamer en public qu’on peut dire des sottises, même en se servant de tous les avveggnachè et de tous les imperrochè du monde. Nos pédants voudraient bien nous faire croire que pour avoir de l’esprit, il suffit de rechercher un style périodique et soutenu avec dignité, un style plein d’une gravité tendue et composée. Surtout, il faut bien se garder de dire rien simplement et de descendre de sa hauteur. Tel est le caractère des pédants d’une certaine ville ; à vingt lieues de là, règne, avec le même orgueil stupide, une autre espèce de pédantisme et d’affectation, car l’affectation est un Protée dont les métamorphoses se varient à l’infini. Je ne finirais pas si je voulais caractériser toutes ces métamorphoses ; nos pédants n’ont qu’une chose de commun entre eux : c’est le manque absolu de naturel. Et la qualité que le dix-neuvième siècle demande le plus impérieusement à ses écrivains, c’est le naturel. On peut prévoir leurs succès.
Quoique l’illustre poète qui vient de leur porter le premier coup ait négligé les considérations historiques, et qu’il ignore peut-être jusqu’aux noms des Reid et des