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DE L’ÉDITEUR

ami de Mareste de s’entremettre pour lui et il lui adresse cette intéressante lettre :


Paris (minuit), samedi 26 avril 1824.


Je désire, mon cher ami, que vous trouviez le temps de passer chez Ladvocat ; ce sera une nouvelle obligeance de votre part.

L’Académie française vient de lancer un manifeste contre le romantisme ; j’aurais désiré qu’il fût moins bête ; mais enfin, tel qu’il est, tous les journaux le répètent. Je m’attache à cette dernière circonstance. Pour un libraire tel que Ladvocat, voilà une question palpitante de l’intérêt du moment ; d’autant plus que le dit Ladvocat a fait une espèce de fortune pour Schiller et Shakspeare. Fort de ces grandes raisons et de mille autres, que l’art que vous avez de traiter avec ces gens-là vous suggérera, je voudrais que vous entrassiez chez le dit Ladvocat avec l’air grave et pourtant sans gêne d’un homme à argent. Voici la base de votre discours :

« Monsieur, je viens vous proposer une réponse au manifeste de M. Auger contre le romantisme. Tout Paris parle de l’attaque faite par l’Académie française ; mon ami, M. de Stendhal, l’auteur de la Vie de Rossini et de Racine et Shakspeare, que bien vous connaissez, fait une réponse à