Le rédacteur du présent écrit, fidèle au principe romantique, ne combat sous les étendards de personne ; il dit franchement sa propre pensée, sans s’inquiéter si elle blesse ou si elle ne blesse pas. Au reste, parmi des gens bien nés discutant une question littéraire, il est utile aux lettres qu’il y ait des adversaires très-animés, il est impossible qu’il y ait des ennemis. Il suffit de ne jamais rien dire de personnel ; l’homme qui se fâcherait prouverait qu’il a tort.
À quoi bon toutes ces disputes ? disent les gens de sang-froid, mais peu instruits.
Tout le monde connaît Giotto, l’ancien peintre de Florence ; ses ouvrages sont désagréables à voir. Si Giotto naissait aujourd’hui dans la patrie des Appiani et des Bossi, qui doute qu’il n’enfantât des chefs-d’œuvre comparables à ceux de Raphaël ?
Si l’expérience démontrait qu’après des tempêtes réitérées qui, à diverses époques, ont changé en désert la face d’un vaste terrain, il est une partie dans laquelle est toujours revenue fraîche et vigoureuse une végétation spontanée, tandis que les autres sont demeurées stériles, malgré toutes les peines du cultivateur, il faudrait avouer que ce sol est privilégié de la nature.
Les nations les plus célèbres ont une époque brillante, l’Italie en a quatre.
La Grèce vante l’âge de Périclès, la France le siècle de Louis XIV. L’Italie a