libéraux également, et c’est avec les mêmes égards pour la justice qu’ils proscrivent les pièces de théâtre qui ne leur conviennent pas. Le genre de leurs raisonnements est le même, la force. Or, on sait quel sentiment la force excite dans les cœurs lorsqu’elle se sépare de la justice.
Au lieu de vouloir juger d’après des principes littéraires et défendre les saines doctrines[1], que nos jeunes gens ne se contentent-ils du plus beau privilège de leur âge, avoir des sentiments ? Si de jeunes Français de vingt ans, habitant Paris, et formés au raisonnement par les leçons des Cuvier et des Daunou, savaient écouter leur propre manière de sentir, et ne juger que d’après leur cœur, aucun public en Europe ne serait comparable à celui de l’Odéon. Mais peut-être alors n’applaudirait-on pas des vers tels que
Le Paria.
Un bibliothécaire de mes amis, qui affiche les opinions classiques, faute de quoi il pourrait bien perdre sa place, vient de me donner, en secret, la liste des ouvrages qui sont le plus souvent demandés
- ↑ M. Duviquet, Débats du 12 novembre 1824.