Page:Stendhal - Racine et Shakespeare.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xi
DE L’ÉDITEUR

brûlantes questions. Le lecteur de l’édition du Divan trouvera plus loin ces pages trop longtemps méconnues. Il y pourra mesurer toute la distance qui sépare les opinions littéraires et politiques de Manzoni et de Silvio Pellico aux environs de 1818, de celles de Hugo et de Lamartine dix ans plus tard. Il éprouvera également la piquante surprise de voir Stendhal demander au nom du romantisme que les statues des contemporains soient demi-nues ou drapées à l’antique, mais non habillées du costume moderne, tandis qu’à Paris, au nom des mêmes principes, il allait réclamer bientôt tout le contraire.

Stendhal n’avait donc pu donner en Italie la publicité qu’il souhaitait à ses opinions romantiques. Aucun des innombrables libelles de cette guérilla n’avait paru sous son nom. Il allait avoir plus de chance à Paris. Dès 1821, en arrivant, il s’y était trouvé avec un bagage sur ces questions nouvelles et une connaissance des littératures étrangères qui manquaient encore à tous les membres du cénacle. Il apparaissait comme une sorte de précurseur.

Avant de fixer ses idées sur le papier, il commença par exposer de vive voix dans un petit cercle d’intimes les théories qui avaient