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SECONDE PARTIE

craindre de ce voisinage ; mais vous !

Je suis un insolent et vous avez du génie, dites-vous ? Je le veux bien, suis-je d’assez bonne composition ? Vous avez donc du génie comme Béranger ; mais, comme lui, vous ne savez pas marcher en petit équipage, et reproduire à Paris la sagesse pratique et la philosophie sublime des philosophes de la Grèce. Vous avez besoin de vos écrits pour atteindre

Au superflu, chose si nécessaire.

Eh bien ! au moyen de quelques descriptions ajoutées, transformez vos comédies en romans et imprimez à Paris. La haute société, que le luxe de l’hiver exile à la campagne dès le mois de mai, a un immense besoin de romans ; il faudrait que vous fussiez bien ennuyeux pour l’être davantage qu’une soirée de famille à la campagne un jour de pluie[1].

J’ai l’honneur, etc.
  1. Je reçois la feuille quatre de cette brochure toute barbouillée de la fatale encre rouge. Il me faut supprimer le bel éloge du bourreau, par M. de Maistre, considéré dans ses rapports avec la comédie ; l’anecdote de MM. de Choiseul et de Praslin, enfin tout ce qui peut de bien loin offenser les puissants. Quel bonheur de vivre à Philadelphie ! me dis-je au premier moment. Peu à peu mes idées se calment, et j’arrive aux considérations suivantes :

    Le gouvernement de la Charte, prenez-le à toutes ses phases d’énergie en 1819 comme en 1825, a trois grands défauts littéraires :