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LETTRE IV

Le Classique au Romantique.


Paris, le 27 avril à midi.



Voici bientôt soixante ans, monsieur, que j’admire Mérope, Zaïre, Iphigénie, Sémiramis, Alzire, et je ne puis pas vous promettre en conscience de siffler jamais ces chefs-d’œuvre de l’esprit humain. Je n’en suis pas moins très disposé à applaudir les tragédies en prose que doit nous apporter le messie romantique ; mais qu’il paraisse enfin ce messie. Faites, monsieur, faites. Ce ne sont plus des paroles toujours obscures aux yeux du peuple des littérateurs, ce sont des actions qu’il faut à votre parti. Faites-en donc, monsieur, et voyons cette affaire.

En attendant, et je crois que j’attendrai longtemps, recevez l’assurance des sentiments les plus distingués, etc., etc.

Le C. N.[1]
  1. Cette correspondance a réellement existé : seulement je parlais à demi-mot à un homme de bonne foi. Je suis obligé de tout expliquer en envoyant mes lettres à l’impression. MM. Auger, Feletz, Villemain, me prêteraient de belles absurdités.