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SECONDE PARTIE

Oronte que son sonnet est mauvais, dans un siècle où le Miroir critique librement le Voyage à Coblentz, présente à ce géant si redoutable, et pourtant si Cassandre, nommé Public, précisément le portrait détaillé d’une chose qu’il n’a jamais vue et qu’il ne verra plus.

Après avoir entrevu cette comédie de Lanfranc ou le Poëte, que, pour établir mon raisonnement, je suis forcé de supposer aussi bonne que les Proverbes de M. Théodore Leclercq, et qui peint si bien nos actrices, nos grands seigneurs, nos juges, nos amis libéraux, Sainte-Pélagie, etc., etc., etc., en un mot, la société telle qu’elle vit et se meut en 1824, daignez, monsieur, relire la Métromanie, le rôle de Francaleu, celui du capitoul, etc. ; si, après vous être donné le plaisir de revoir ces jolis vers, vous déclarez que vous préférez Damis à Lanfranc, que puis-je répondre à un tel mot ? Il est des choses qu’on ne prouve pas. Un homme va voir la Transfiguration de Raphaël au Musée[1]. Il se tourne vers moi, et, d’un air fâché : « Je ne vois pas, dit-il, ce que ce tableau vanté a de si sublime. — À propos, lui dis-je, savez-vous ce que la rente a fait

  1. Elle y reviendra. (Ce tableau entré en France à la suite du traité de Tolentino, fut rendu au Pape en 1815. N. D. L. É.)