où il s’imagine avoir séduit tous les cœurs de femmes par les grâces de son imagination, et conquis les hommes par la profondeur de ses aperçus.
Tant de tracas et de mécomptes, et, plus que tout, le mortel dégoût de passer sa vie avec des gens qui ne prisent au monde que l’argent et les cordons, font qu’au troisième acte il est tout disposé à jeter sa comédie au feu ; mais, tout en intriguant, il est devenu passionnément amoureux d’une jolie actrice des Français, qui le paye du plus tendre retour.
Les ridicules sans bornes ni mesure de l’homme de génie amoureux d’une Française remplissent le troisième acte et une partie du quatrième. C’est au milieu de ce quatrième acte que sa belle maîtresse vient à lui préférer un jeune Anglais, parent de sir John Bikerstaff[1], qui n’a que trois millions de rente. Lanfranc, pour se dépiquer une nuit qu’il est au désespoir, fait un pamphlet plein de verve et de feu sur les contrariétés et les ridicules qu’il a rencontrés depuis deux mois (le pamphlet est la comédie de l’époque). Mais cette verve et ce feu sont du poison, comme dit Paul-Louis Courier, et ce
- ↑ Personnage du Pamphlet des Pamphlets de Paul-Louis Courier. N. D. L. É.